L’autobus fait voler la poussière, décidé à affronter les chemins très sinueux qui nous amèneront à la capitale économique où se trouve l’aéroport. Notre cœur, lui, ne l’est pas autant. Devant nos yeux embués défilent les chiens, les enfants aux yeux amandes, les femmes au visage rond comme la lune, derniers regards portés à ces familles qui ont ouvert généreusement leurs casas. Tarija. Les effusions de rires, les sourires partagés, parsèment maintenant la mémoire de nos pas. Le départ du pays est imminent et nous devons faire face à l’inconnu empli d’incertitudes.
Se déposer… moment de patience connue qui donne le meilleur; comme une fleur qui se repose durant l’hiver pour mieux s’épanouir et offrir le généreux spectacle de ses couleurs. Car le stage que nous avons vécu, si nous voulons bien l’accueillir, nous a offert l’espérance, celle du bonheur que l’on vit dans l’effort, dans le construire ‘’avec rien’’, dans donner la main et se relever; un fruit qui continue de mûrir pour se partager avec une communauté québécoise qui en a bien besoin, car elle ne prend pas toujours le temps.
Rêver d’un meilleur à travers le vécu raconté où la volonté de traverser les multiples épreuves côtoie cette vision sensible que la nature nous propose de rencontrer. Alors dans nos cœurs, notre vœu le plus cher, sera d’offrir des espaces de quiétude, prendre soin de soi et l’Autre, de la terre et de notre alimentation, des cadeaux de temps pour apprécier le vivre-ensemble. Continuons de semer les germes de joies que nous a données la Bolivie.
Christine Ayotte, Alexe Marcotte, Marie-Ève Roy, Eva Lyne Jalbert, Jean-Philippe Gélinas, Caroline Nguyen, Marie-Pier Naud et Matthieu Roy-Bélisle