Un matin comme les autres

 

C’est encore l’hiver en Bolivie et malgré qu’il puisse faire parfois 25 degrés Celsius sous le soleil de l’après-midi, le matin, il fait froid. Et même moi, endurcie par les hivers québécois, j’ai froid en Bolivie. Bien entendu, on me questionne souvent à ce sujet : « Mais au Canada, il fait bien plus froid », « Au Canada, c’est toujours froid, non ? » Oui, c’est vrai qu’il peut faire bien plus froid au Canada. Mais moi j’arrive de l’été où il faisait 30 degrés, et quand il fait froid, les maisons et les écoles sont bien chauffées pour nous permettre d’enlever notre manteau une fois à l’intérieur.

C’est ainsi que je prends mon café et pars travailler sous mes nombreuses couches de chandails. J’apprécie le fait que je ne suis pas obligée de me rendre à un endroit précis pour prendre mon bus. Je n’ai qu’à faire signe au chauffeur et il s’arrête là où je me trouve. Assise près de la fenêtre, je profite de ce 15 minutes de trajet pour observer le brouhaha matinal et quotidien sans que personne ne le remarque. Même s’il est tôt, j’ai les yeux grands ouverts devant tant de nouveauté. Bien que je parle de brouhaha, je préciserais qu’il s’agit d’un brouhaha tranquille. En effet, il ne faut pas oublier que rien n’est très rapide en Bolivie.

Mon travail se trouvant de l’autre côté du plus gros marché de la ville, mes yeux se retrouvent face à tant d’images différentes de leur quotidien occidental : les femmes portant l’habit traditionnel, avec attaché au dos, leur bébé emmitouflé dans de beaux tissus colorés ; les gens déjeunant des empanadas au coin des rues ; les enfants en uniforme qui marchent vers l’école ; les gros camions déchargeant la marchandise de fruit et légumes dans de grosses poches, des vendeurs de toutes sortes, allant du vendeur de jus au vendeur de pantalons, en passant par le vendeur de DVD ; des cordonniers installés avec leurs équipements à même la rue, les ânes qui mangent le peu d’herbes poussant au bord de la route en saison sèche ; et sans oublier la grande quantité de chiens errants en groupe ou solitairement.

C’est ainsi ce que j’appelle m’imprégner d’une autre culture, puisque mes yeux émerveillés par tant de nouveautés le sont déjà moins qu’à mon arrivée…

 

Article par Lara Richard


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