Notre arrivée au Rwanda s’est faite dans une douceur apaisante, l’avion s’est posé comme une plume. Nous avons passé les douanes dans le même esprit de calme. Les gardiens de sécurité de l’aéroport souriants nous accueillent chaleureusement par un « Muraho » bien franc.
Marie-Ange, notre accompagnatrice, nous attend à la sortie de l’aéroport avec Claudien, le fils de Polycarpe, directeur de l’OPDE, l’organisme pour lequel on travaillera, qui deviendra vite un ami du groupe.
La route est belle. L’air est doux, pas trop chaud. Il fait noir, mais on peut très bien distinguer et sentir la riche végétation le long de la route, on savoure ce calme et cette douce arrivée en terre africaine. On a l’impression d’être sur un nuage.
On est accueilli au centre d’hébergement comme des amis, c’est un lieu de prière et de retraite où le silence est de mise. On s’installe dans nos chambres, on prend notre repas et on regagne nos lits, fatigués, mais heureux de découvrir enfin ce pays.
« Mais non, il ne faut pas se presser, on est en Afrique… Vous, vous avez des montres, mais nous on a le temps! » C’est ce que Claudien nous dit quand il nous voit se presser pour… pour rien d’important finalement!
Dès le lendemain, on prend la route pour Butare où on effectue notre stage, certains en bus et d’autres en voiture. Les quelque 136 km qui séparent les deux villes nous prennent environ 4 heures, parce qu’on est bel et bien « au pays des mille collines ». On s’émerveille du paysage verdoyant, de la riche et abondante végétation, mais c’est loin d’être la balade la plus confortable, assis sans dossier à monter et descendre les collines et à tourner sans cesse.
À Butare, c’est encore plus calme qu’à Kigali. La température est meilleure. Chaud, mais pas lourd, et frais le matin et le soir. On passe deux nuits dans une autre organisation catholique.
Marie-Ange nous fait visiter la ville et nous fait découvrir avec Claudien des petits restaurants locaux. On comprend maintenant pourquoi on nous disait qu’on risquait de prendre du poids au Rwanda. Tout est savoureux et riche, et on a envie de tout goûter. Des plats de patates douces, de pommes de terre frites, de choux, de feuilles de manioc, de bananes diverses et de haricots, le tout généreusement recouvert à notre goût de la meilleure sauce qui existe.
La première nuit fut mouvementée pour certaines. Puis la deuxième aussi. Je vous épargne les petits défis qui se sont présentés à nous. Anecdotes probables en voyage, rien de dramatique, et surtout, qui se sont avérées de petites parenthèses dans notre doux début de périple au Rwanda.
Ensuite, premier contact avec l’OPDE. On s’y rend à pied, comme la majorité des déplacements que l’on fera par la suite. On découvre un peu notre quartier, notre umudugudu. La route est magnifique. La terre orangée, les collines qui nous entourent. La diversité des arbres, les immenses plantes et les fleurs.
Une jolie pancarte de bois posée dans cette luxuriante et verdoyante végétation rwandaise nous annonce la mission de l’organisme. On entre doucement par ce chemin qui nous permet de descendre de grands escaliers de pierre et d’entrer dans le domaine le plus doux, chaleureux et à la fois vivant et adorable. Le terrain de l’organisme est situé sur une des pentes de la colline et abrite d’un côté une étable, de l’autre la cuisine, un peu plus loin on découvre des cochons et tout en bas une immense bananeraie, un potager et un terrain de football sur lequel on va passer beaucoup de temps les semaines suivantes. Le paysage est à couper le souffle. Le soleil brille dans le ciel immense et ses rayons donnent des teintes tout à fait enivrantes au portrait qui se dresse devant nous.
On a l’impression qu’on descend une cascade de végétation. C’est dimanche, alors qu’il y a des enfants çà et là, qui jouent ensemble tranquillement. C’est indéniablement le plus magnifique des milieux de travail et on a encore du mal à croire que c’est ici qu’on va travailler pour les neuf prochaines semaines. On entre en contact informellement avec plusieurs des enfants et on pratique les salutations en kinyarwanda.
On met de la musique pour danser et faire danser les petits. La musique, quoi de plus rassembleur… Au début, les moins timides se lancent, mais rapidement c’est presque tous les enfants qui s’y mettent. Moment magique, merveilleuse rencontre avec les enfants que nous côtoierons tout l’été. Leurs sourires et leurs yeux rieurs nous touchent droit au coeur… c’est un tableau émouvant.
Puis, comme si ça n’était pas assez parfait, un arc-en-ciel traverse le ciel là devant nous, derrière les enfants qui dansent, les arbres et les collines.
Nous faisons ensuite connaissance avec nos familles respectives, les personnes avec qui nous allons partager notre quotidien pour deux mois. Entre timidité et joie, nous établissons enfin un premier contact avec eux.
La première semaine s’enchaîne ensuite entre la planification de notre stage et les échanges avec les intervenants sur la façon dont nous pouvons travailler ensemble. Et puis, commencent les ateliers avec les enfants du centre de Taba et ceux plus âgés de Rukira. Les premiers contacts se font à travers des jeux, beaucoup de chants et de danse. L’emploi du temps s’annonce chargé, mais les moments avec les enfants nous donnent le goût de travailler !
Première semaine au pays des mille collines qui est très certainement aussi le pays des mille sourires.
Par Audrey Chabalier et Kristina Bastien
Groupe QSF 2016-2017 – OPDE-Rwanda
Cliquez sur le lien pour lire la 2ème partie de ce texte : https://aideinternationalealenfance.wordpress.com/2017/07/11/rwanda-tout-en-douceur-2e-partie/