Le service médical

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À L’APECOS, nous suivons les femmes enceintes et les enfants de moins de 5 ans. Voici l’histoire de deux bénéficiaires qui reçoivent des soins.

Joséphine, jeune fille de 18 ans, épileptique, hémiplégique et avec un retard psychomoteur étant incapable de dire même son nom. Elle est venue en consultation prénatale avec sa vieille maman et l’agent communautaire de santé.

Sa maman pleure de temps en temps en regardant sa fille, car elle a la certitude, vu son handicap, que sa fille va mourir en mettant au monde. L’agent de santé est intervenu, suite à la demande de la maman qui trouvait que sa fille ne mangeait plus. C’est en regardant le ventre gonflé de la jeune fille qu`elle a pensé à une grossesse. Ils l`ont amené au centre de santé.

Cliniquement, elle est vraiment enceinte avec une taille de 1,20 m et un poids de 36 kg. Elle ne marche pas seule. Pour tenir quelque chose à la main, elle utilise sa main gauche. Comme la date des dernières menstruations est inconnue et vu l’extrême vulnérabilité dans lequel se trouve la fille ainsi que sa famille, on a fait les examens de confirmation de la grossesse et le bilan prénatal.  Il faut aussi renforcer le counseling avec la maman qui ne sait pas quoi faire dans cette circonstance.

À l’échographie obstétricale, le fœtus est vivant et actif avec morphologie normale et la grossesse est de 22 semaines (5 mois et demi). Pas de VIH SIDA et les analyses sont normales.

Le suivi médical se fera de très près, elle accouchera à l’hôpital et, par la suite, il y aura de la planification familiale.

Philomène a fait un accouchement prématuré au centre (APECOS), malgré que nous ne disposions pas de service de maternité et bien que nous fassions les CPN. Elle était à sa sixième grossesse avec une date des dernières menstruations imprécise comme la plupart des femmes qui se présentent à la consultation.  Le personnel programme une échographie obstétricale dans le but de bien dater sa grossesse. Malheureusement elle ne l’a pas faite dans l’immédiat. Au mois de juillet (mardi le 25), elle est revenue en consultation, malade, sans papiers lui facilitant le bon accueil à l’hôpital public.

Elle se plaint d’un écoulement vaginal et de douleurs lombaires. L’examen confirme qu’elle est en train d’accoucher.  Nous lui avons donné un antipyrétique pour la baisse de la température, nous l’avons référé à l’hôpital, mais elle a refusé nous disant que sa grossesse n’a pas encore atteint le terme et on m’a dit qu’une fois tombée malade je viendrais à l’APECOS (en kirundi « ntiharagera ko mvyara kandi bambwiye ko ngwaye nzoza ngaha muri APECOS ».

Entre temps le travail a évolué et après une quinzaine de minutes elle a expulsé un bébé vivant, de sexe féminin de 1 kg qui a crié après 5 min ; situation qui nous a beaucoup bousculés (avoir un prématuré sans couveuse).  Malheureusement le bébé est décédé en cours de route vers l’hôpital.

Tous les jours, dans notre travail, nous essayons de régler des problèmes parfois impossibles à régler, mais ce qui demeure important c’est de garder la dignité de chaque femme durant la grossesse en l’écoutant et en la supportant.

écrit par Dr Viola Ndikumana

Pour lire les chroniques précédentes : https://aideinternationalealenfance.wordpress.com/category/chroniques/

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