Depuis presque deux ans, nous accueillons les femmes enceintes et faisons le suivi de celles qui sont admises dans le programme, ainsi que de leurs enfants. Chaque semestre nous évaluons le degré de satisfaction des bénéficiaires.
Voici le parcours d’une jeune fille anémique, présentée dans la chronique du mois d’août 2017. Elle a 18 ans et en est à sa première grossesse avec un diagnostic d’épilepsie, d’hémiplégie et de retard psychomoteur incapable de dire même son nom à l’arrivée. Elle est toujours accompagnée de sa vieille maman et, à sa première visite, de l’agent communautaire de santé. Elle a reçu du programme un suivi personnalisé médical, social, psychologique et nutritionnel. Toute l’équipe de soins s’est impliquée dès son admission, au moment de l’accouchement et même après l’accouchement. Elle a eu une césarienne au mois de novembre par le gynécologue du programme qui a fait un suivi jusqu’à la sortie de l’hôpital. Son bébé de sexe féminin, en bonne santé, avait un poids de 2,5 kg à la naissance.
À son admission, cette jeune fille n’acceptait pas sa grossesse et elle ne pouvait pas dialoguer (ne pouvait pas répondre aux questions posées à l’interrogatoire). À la suite des efforts répétitifs de l’équipe médicale et après un certain temps de suivi, elle s’est nettement améliorée. Sa satisfaction se fonde sur quatre éléments :
- Le fait d’avoir un bébé en santé: poids de naissance normal, en bon état avec tous les réflexes normaux.
- Le gain pondéral: à deux mois, la petite pèse 3,5kg et tète très bien.
- Le lien mère-enfant: la mère accepte bien le bébé et elle est à l’aise avec. Elle l’allaite et avec l’appui nutritionnel, la montée laiteuse est satisfaisante.
- La communication: Pour le moment, la maman répond à certaines questions. Exemple: À qui appartient ce bébé ? » C’est le mien ». Comment as-tu accouché le bébé ? « On l’a extrait de mon ventre ». Où a eu lieu l’accouchement ? « À l’hôpital ».
C’est une énorme amélioration après tout le processus de suivi de sa grossesse et de sa santé en général.
Le défi était de taille pour tout le personnel, mais pas seulement avec cette maman, car il y a un problème différent et non moindre derrière chaque femme et sa grossesse.
Dans le suivi des bénéficiaires surtout les femmes enceintes, des bilans sanguins sont faits et nous constatons que certaines mères ont une anémie nécessitant une prise en charge selon la sévérité. Des mesures sont alors prises :
- Une liste des mères anémiées a été constituée dans le but de leur enseigner d’éviter l’anémie. Par exemple : se préparer des jus de betterave ou de prune du japon.
- On offre des supplémentations nutritionnelles et la prise en charge médicale, soit par la prise des médicaments ou la transfusion sanguine.
- On achète des médicaments antianémiques qu’on associe à la supplémentation nutritionnelle. Les mères avec une anémie sévère sont transférées dans les hôpitaux publics pour transfusion sanguine.
Les mères démontrent leur satisfaction des soins reçus, soit par des remerciements ou tout simplement en se prenant en mains avec les conseils reçus du personnel. La satisfaction est alors dans les deux sens.
Par Dr Viola NDIKUMANA
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