Premières impressions de Tarija, la ville entourée de vallées

Le 8 juin au matin, nous nous rendîmes tous à l’aéroport de Montréal avec nos valises. Certain.e.s étaient tristes et d’autres plutôt joyeux.ses, mais, une chose est sûre, nous étions tou.te.s fébriles à l’idée de partir à quelques 10 000 km de nos cher.e.s ami.e.s et parents pendant plus de deux mois. Même si les mots manquaient en ce matin de printemps montréalais, nos cœurs étaient remplis d’une énergie indescriptible. Nous avions beaucoup de questions en suspens; Comment sera le voyage? Qu’est-ce qui nous attend là-bas? Comment va-ton se sentir? Nous étions enfin arrivé.e.s au jour de départ, ce jour tant attendu et tant rêvé, presque mythique.

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Quelques jours plus tard, nous arrivâmes à Tarija. L’accueil de Véronica, la responsable du projet, fut doux et rassurant; le fait de revoir notre chère responsable d’équipe Jade, un mois plus tard, le fut tout autant. Jade était arrivée avant nous pour préparer le terrain et elle semblait heureuse comme tout de partager cette première soirée en terre bolivienne avec le reste du groupe. Tarija est une ville charmante où il semble régner une belle atmosphère de sécurité et de calme. La vie suit son rythme, parfois fou dans les marchés, parfois lent dans les réunions familiales ou au travail. Nous nous sentons comme en vacances les premiers jours : il fait chaud et le ciel est bleu clair, il y a des fleurs et des arbres en feuilles… Et dire que c’est l’hiver en Amérique du Sud! Mais Tarija nous cache bien des secrets et des surprises…

Après les quelques jours de lune de miel, nous sommes réparti.e.s dans nos familles d’accueil qui sont toutes bien différentes les unes des autres. Nous pouvons déjà remarquer que Tarija est une ville où il y a un grand écart de richesse dans la population. Ainsi, il y en a qui se retrouvent dans des familles bien modestes et d’autres dans des familles (très) bien nanties. Les premiers moments dans les familles se déroulent sans anicroche, chacun de nous semble bien s’intégrer à la culture et au mode de vie des gens de Tarija. Nos talents en espagnol se dévoilent peu à peu et la communication se fait avec aisance et confiance. Il faut dire que les familles sont réceptives et plusieurs d’entre elles ont déjà hébergé des stagiaires canadien.ne.s. Nos mamans boliviennes font tout pour rendre notre accueil des plus agréables, mais nous réalisons bien vite qu’il faudra changer quelques-unes de nos habitudes, soit de prendre des douches chaudes quotidiennes, ou bien de manger le soir, ou encore de dormir sans pyjama! Les écarts de température sont intenses à Tarija; nous passons de 0 à 25 degrés Celsius en moins de six heures, ce qui amène beaucoup de confusion. Malgré les petites difficultés rencontrées, nous nous portons à merveille et ce, grâce, entre autres, à notre belle énergie de groupe qui s’est installée dès les premiers contacts au Québec.

Mardi le 12 juin fût notre première journée au Centre Forjando Huellas, un centre d’appui scolaire et psychologique pour les enfants âgés entre 6 et 14 ans vivant dans un quartier défavorisé de Tarija. Notre premier contact avec les enfants fût un moment magique pour nous tous. Les enfants qui fréquentent le Centre amènent avec eux une joie et une spontanéité qui nous est difficile de décrire mais que nous ressentons profondément chaque fois que nous les voyons. Chaque jour, nous tissons des liens avec eux et plusieurs ne tardent pas à s’ouvrir et à se confier à nous. Déjà avant la fin de la première semaine au Centre, les enfants nous accueillent à bras ouverts en courant vers nous, le sourire aux lèvres. Un moment fort pour nous a été lors de la soirée-rencontre avec les parents des enfants qui fréquentent le Centre. Nous avions préparé un petit jeu brise-glace, comme il se doit en Amérique du Sud, et nous avons entamé la discussion sur leurs attentes envers nous pour la durée de notre stage. Les parents, des gens bien modestes et simples, des campesinos comme on les appelle ici, nous ont témoigné ouvertement et humblement de leur amour pour leurs enfants et cela nous a grandement touché.e.s.

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Ces deux semaines remplies de nouveautés ont fait mettre à l’épreuve notre capacité d’adaptation, mais nous ont aussi fait réaliser que la simplicité a bien des vertus. La nuit à Tarija, il n’est pas rare d’atteindre des températures négatives et nous n’avons parfois pas grand chose à faire, pas grand monde à qui parler. C’est dans ces moments qu’on se pose tranquillement sous les mille et unes couvertures données par nos mamas bolivianas, et que, doucement et subtilement, le temps nous pousse à réfléchir. Dans plusieurs familles, il n’y a pas de connexion à Internet, ni d’écran de télé, parfois ni même de toit ou de porte bien fermée. Nos frères, nos sœurs, nos parents et les enfants que nous côtoyons à tous les jours nous prouvent qu’au fond, les beaux moments, ce sont les plus simples.

 

El grupo de los alpacas – Paula, Melinda, Sonia, Alizée, Antoine, Jade, Julie et Dina – Groupe QSF 2017-2018, Tarija, Bolivie

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