De la quoi?
Oui oui, tu as bien lu : de la plongée culturelle. On dit souvent que la culture d’une communauté, d’un pays, d’un peuple, c’est comme un iceberg : la plus grande partie se cache sous l’eau. En 2017, j’ai eu la chance de participer à un stage Québec Sans Frontière avec L’AMIE, organisme d’aide internationale à l’enfance, au Rwanda.
Deux mois qui ont passé beaucoup trop vite.
Deux mois, c’est une dégustation. Un aperçu. Un échantillon. C’est juste assez pour savoir si on en veut encore ou bien si l’on préfère explorer d’autres contrées. C’est assez pour parler des magnifiques paysages verdoyants de ce pays aux mille collines. Juste assez pour vibrer au rythme des danses rwandaises. C’est suffisant pour apprécier les délices des journées chaudes et ensoleillées qui laissent place aux nuits plus fraîches, compagnes idéales d’un sommeil réparateur. Deux mois, c’est assez pour déconstruire quelques préjugés au passage et se rendre compte que l’Afrique, c’est loin d’être un tout homogène. Deux mois, c’est assez pour ramener dans nos bagages de multiples questionnements sur le monde dans lequel nous vivons.
Mais ce n’était pas suffisant.
C’est pourquoi j’ai choisi de revenir en 2018, mais cette fois, pour un stage de 6 mois. J’ai choisi de revenir pour plonger dans cette culture. Pour vivre, ressentir et peut-être comprendre ce qui ne se lit pas sur Google, ce qui ne se trouve pas dans le Lonely Planet, ce qui ne se voit pas sur la carte routière. J’ai voulu aller plus en profondeur. Voir le beau comme le moins beau de cette culture qui m’a donné envie de la connaître. J’ai voulu être confrontée à une vision du monde différente de la mienne. À une manière différente d’aborder la vie, la mort, l’amour, la haine.
J’ai eu envie de comprendre, ne serait-ce qu’un peu, ce que c’est d’essayer de comprendre un pays qui n’est pas le nôtre, une culture qu’on ne nous a pas transmise. J’ai voulu comprendre ce que ça implique que d’essayer de se tailler une place à l’autre bout du monde sans pour autant s’imposer. J’ai voulu comprendre ce que c’est que de vouloir s’intégrer tout en préservant son identité.
J’ai surtout eu envie de contribuer dans la mesure du possible à cette société qui me fait rêver.
Du moyen, je pourrai dire que j’aurai essayé.
Si jamais ça ne fonctionne pas vraiment, je pourrai, à mon tour, aider ceux qui arrivent au Québec pour essayer de comprendre une culture qu’on ne leur a pas transmise, ceux qui essaient de se tailler une place sans s’imposer, ceux qui veulent s’intégrer tout en préservant leur identité. Je les aiderai à contribuer à cette société qui est la mienne avec la richesse du bagage qu’est le leur.
Parce que je l’aurai vécu, ne serait-ce que pour quelques mois.
Je pourrai aussi m’indigner des injustices dont j’aurai été témoin. Parce que le Rwanda, ce n’est qu’une infime partie du monde. Je pourrai être critique à l’égard de ce que je lis dans les journaux. Parce que j’aurai vu l’écart entre les mots et la réalité de mes propres yeux. Je pourrai être une citoyenne plus responsable, parce que j’aurai bien vu que le monde est plus petit qu’on le pense.
Bref, je suis en pleine plongée au cœur de la culture rwandaise, entre confrontations, joies et découvertes, les plus beaux souvenirs que je pourrai ramener chez moi.
Jacinthe Parent – stagiaire PSIJ à L’OPDE, Rwanda.
Photo 1 : Pendant une réunion avec le comité dirigeant la coopérative de riz de Cyihene, chapeautée par l’OPDE.
Photo 2 : Jacinthe aidait les enfants à égrainer le maïs cultivé à l’OPDE, destiné à nourrir les enfants.
Photo 3 : La photo a été prise à la suite de l’atelier donné par Jacinthe à l’équipe sociale de l’OPDE sur la théorie des intelligences multiples. De gauche à droite : Jacinthe, Jean-Baptiste Habineza (encadreur du foyer de Taba), African Nirere ( encadreur du foyer de Rukira) et Stella Matutina ( assistante sociale ).
Photo 4 : Voici Jacinthe avec quelques enfants de l’OPDE du foyer de Taba.