Je suis très heureux, car j’ai la chance de collaborer à améliorer les conditions de vie de beaucoup de gens et spécialement des enfants ici en Bolivie et parce que j’ai la chance de continuer à grandir comme individu dans ce pays : en tant que professionnel, apprendre tout ce qu’on n’apprend pas sur les bancs d’école, me nourrir de beaux coins de pays et d’art bolivien, solidifier la motivation qui me pousse à mettre mon grain de sable pour construire un monde meilleur pour mes frères et sœurs latino-américains.e.s.
J’habite à la ville de Sucre, une petite ville et tranquille pour ce que je connais de l’Amérique latine. Elle est connue sous le nom de la ville blanche, car tous les bâtiments historiques sont blancs avec des toits rouges. Par sa beauté, sa culture et son histoire, elle a été déclarée patrimoine historique et culturel de l’humanité par l’UNESCO. C’est ici où il y a eu le premier cri d’indépendance latino-américain en 1809. Sucre est aussi connue sous le nom de la ville des quatre noms : anciennement appelée Charcas, connue sous le nom de Chuquisaca jusqu’à la conquête espagnole, appelée La Plata sous la vice-royauté et Sucre après l’indépendance en 1825. Heureusement, Sucre a été peu envahie par le commerce déprédateur caractéristique des sociétés nord-américaines et le centre historique est très bien préservé, entouré des Andes de tons verts et marrons pour ceux plus proches et de tons bleus pour ceux plus loin.
Je suis chargé de planification, d’intégration de l’équité entre les femmes et les hommes dans les projets et du financement pour des projets en zone rurale pour appuyer les communautés et les écoles à être plus résilientes aux effets des changements climatiques. Pour atteindre cet objectif, l’organisation collabore avec la communauté dans des activités de reforestation, construit des systèmes pour amener de l’eau dans les maisons pour la production agricole, construit des serres, etc. À tout cela s’ajoutent des activités éducatives en maintenance des systèmes, production biologique durable, commercialisation de produits, gestion communautaire de l’eau et des sols, hygiène et alimentation nutritionnelle. L’idée de projet vient toujours des gens et des familles qui vivent dans les communautés.
Ce stage m’a permis de confirmer ce que je veux faire de ma carrière. C’est un travail très bien équilibré qui jumelle travail de bureau, travail d’équipe, travail dans les communautés, et qui permet de parler avec des gens. C’est un travail qui pousse toujours à apprendre de nouvelles choses, car il réunit différentes disciplines académiques : agronomie, ingénierie, architecture, gestion, santé, éducation, psychologie, service social, etc. Le plus important est qu’il s’agit d’un travail avec une dimension profondément humaine qui nécessite beaucoup d’humilité pour se rendre compte que malgré les difficultés, les gens qu’on appuie sont des individus entièrement dignes dans leur culture autochtone rurale, dans leur milieu de vie et dans leurs façons de faire les choses. C’est seulement en travaillant avec ces personnes qu’on va pouvoir construire un monde meilleur pour leurs enfants. Ils sont riches de mille façons, par leur gentillesse, leur désir de mieux faire les choses. D’ailleurs, ils et elles sont tellement riches que dans leur langue native, le quechua, la notion de « pauvreté », n’existe pas, car effectivement, elle n’est que relative. Bien que les communautés aient des grands défis à relever, je n’ai pas encore vu de « gens pauvres », je n’ai vu que des peuples fiers de leur identité et un besoin ancré de travailler pour un Sumaj Punchay, c’est-à-dire en quechua : vers des jours meilleurs.
Sergio Paolo Solano, Stagiaire PSIJ 2018 au Sumaj Punchay, Sucre, Bolivie