« Chaque homme cache en lui un enfant qui veut jouer. » – F. Nietzsche

Je suis partie pour la Bolivie avec un engouement aveugle, avec un goût pour le nouveau et l’enthousiasme de me rapprocher de mes passions et de mettre en pratique ce à quoi j’aspire pour ma vie.  Je ne m’attendais pas à en être aussi changée.

J’ai la chance de faire ce que j’aime – la musique, les arts et le soutien social – dans un milieu où les valeurs et les besoins diffèrent considérablement de ceux que j’ai connus, que j’ai appris.  De plus, les enfants que je côtoie tous les jours ont les yeux grands ouverts, prêts à voir, à entendre, à toucher des choses auxquelles ils ne pourraient pas toujours avoir l’accès.

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Cette allégresse au contact des arts de l’expression, pour moi, c’est la célébration de ce que qui se cache en nous, mais qui ne fait pas toujours surface, parce qu’on ne l’a simplement pas encore découvert, on qu’on ne lui donne pas de place. Tout cela me rappelle mon enfance et ma fureur d’apprendre et de jouer, quand tout me semblait beaucoup plus simple. Cette simplicité, je la réapprends ici, et ce terrain de jeu fait fleurir mon imagination comme jamais; du mélange des passions et du jeu, de leurs passe-temps et des miens, et de ce que mon imagination peut créer. À partir des envies que les enfants m’expriment émerge un éventail de possibilités, d’activités préparées ou improvisées – plus souvent qu’autrement improvisées. C’est ce qui agrémente les journées ici : l’impression que le « possible » est plus grand qu’on le croyait, cette impression augmentée par la découverte d’une facette d’un monde très différent de celui qu’on a connu avant.

Aujourd’hui, ça fait tout juste trois mois que je suis arrivée ici; trois mois denses, chargés d’une chaleur inespérée, une chaleur humaine qui me berce et me tient la main dans tous mes détours. Ici, ce que je fais est valorisé et reconnu; pas parce qu’on m’approuve et qu’on me lance des fleurs, mais parce que dans sa façon d’être et de regarder, la Bolivie est pleine de gratitude. Elle me donne son climat, son ambiance accueillante, son ouverture, et les sourires de ses enfants.

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Avant de venir ici, je n’avais aucune idée de ce qui m’attendrait. Je n’avais que vu les enfants devant les paysages sur des photos, et posé des questions auxquelles les réponses ne seraient jamais que l’effleurement de quelque chose de beaucoup plus grand. Je ne le saurais qu’en acceptant de m’immerger dans des eaux inconnues, et d’avoir la résilience de poursuivre en toute conscience que je m’ouvrirais à une panoplie de situations nouvelles, et que je serais vulnérable – et c’est dans la vulnérabilité – comme celle d’un enfant qui voit le monde pour la première fois – que j’ai pu apprendre davantage.

 

Leïla Mainguy, stagiaire PSIJ 2018 à Forjando Huellas, Tarija, Bolivie

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