Ça fait déjà 43 jours que je me suis installée à Androvakely, Anstirabe. C’est tout nouveau, mais je me sens déjà chez moi. En y pensant bien, c’est peut-être parce que malgré la distance, les différences de culture, de langue, de température, de faune, de flore ou de rythme de vie, c’est un peu comme chez moi, au Québec. Croyez-le ou non…
- J’habite en colocation avec trois autres filles. On a notre petite routine, malgré notre nouveau travail. On se lève, on boit notre café, on déjeune. On se dispute la salle de bain. On se rend au travail pour 8h puis la journée commence. On travaille. On prend une pause dîner, on y retourne, puis on quitte. On retourne à la maison, on soupe, le soleil se couche. Pareil comme chez nous!
- À la Pentecôte, on a été invitées à visiter de la famille en région. On est parties pour un petit roadtrip de 140 km avec toute la bande. Classique!
- Le 23 juin au soir, on a préparé de la poutine, on a mangé des guimauves devant un feu de camp et joué de la guitare. Typiquement québécois!
- La veille de la fête nationale malgache, le 25 juin, il y avait des festivités en ville, alors on y est allé.e.s en autobus entre ami.e.s. Aline de Christophe jouait à la radio et on s’est amusé.e.s à chanter. Au centre-ville, on a fait la grande roue et mangé de la barbe à papa. Le soir, on a regardé les feux d’artifice et on est allé chanter au karaoké. On a donné tout un spectacle sur Sous le vent de Céline et Garou. Le 1er juillet : déménagement! On s’est installées dans notre nouvelle maison en colocation. On se croirait au Québec!
C’est pareil, mais…
- J’habite en fait dans une maisonnette avec des lits superposés, les filets antimoustiques accrochés au-dessus des lits et les valises qui servent encore de garde-robe. On se croirait en camping! On se lève, on boit notre café, on déjeune tous les matins tout en profitant d’une vue superbe sur les montages et les rizières des hauts plateaux malgaches.
- On se dispute souvent la salle de bain oui… parce qu’on a souvent mal au ventre. Ça n’a pas été tout rose notre arrivée : rhumes, diarrhées et touristas, on y est toutes passées! Mais c’est aussi ça partir au bout du monde pour une cause qui nous tient à cœur et à vrai dire, ça nous a rendu.e.s plus intimes que jamais!
- On se rend à SPV pour 8h, mais on a la chance de pouvoir travailler dehors, au soleil et en communauté. La pause du dîner dure 2h. Ici, on prend le temps de manger tous ensemble, de discuter, de rire et de se reposer. C’est le «moramora» malgache. Autrement dit, le «prends ça mollo» québécois.
- Le soleil se couche tous les soirs comme chez moi, mais ici, l’aube laisse chaque fois apparaître la Voie lactée, plus brillante que je ne l’ai jamais vue.
- Le roadtrip de la Pentecôte a été plus long que prévu : on a mis 6h pour se rendre aux festivités à moins de 150 km de distance et7h pour revenir! Mais pendant ces 13h de routes sinueuses et bossées entre montagnes, rizières et villages, on s’est émerveillées devant des paysages à couper le souffle. Prendre la route, ici, c’est comme ça. Faut pas être pressé!
- Autour du feu, même pour fêter notre traditionnelle Saint-Jean Baptiste, ce n’est pas du Paul Piché ou les Cowboys fringants qu’on chante en cœur avec les Malgaches, mais du Joe Dassin et du Patrick Bruel. Nos racines françaises communes nous unissent en quelque sorte. On a aussi découvert les enfants surexcités de faire griller leurs guimauves pour la première fois au bout de leurs longues branches. On a d’ailleurs intrigué les Malgaches avec notre poutine … sans riz! Ici, on dit qu’un repas sans riz n’est pas un repas. On en mange matin, midi, soir.
- Pour se rendre aux festivités de la fête de l’indépendance, on a dû se coincer dans un petit autobus. À la foire, il faut aussi savoir que la grande roue est tournée manuellement par des Malgaches et que la barbe à papa a plutôt le goût de beurre…ça surprend!
- Le 1er juillet, ce n’est pas un camion de déménagement qu’on a loué pour emménager. On a plutôt poussé une charrette à pied! Pourquoi pas?
Bref, à exactement 13 727 km de chez moi, on fait pareil, mais autrement!
Claudia Vachon, stagiaire PSIJ 2019 à SPV Felana en tant qu’agente en gestion de projet, Antsirabe, Madagascar
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