Le Burundi est l’un des pays les plus touchés par le VIH/SIDA en Afrique centrale. La séroprévalence du VIH est de 1,4% dans la population de 15 à 49 ans et de 0,3% dans la population de 15 à 19 ans selon EDS 2010. Les composantes principales de la prise en charge des PVVIH (personnes vivant avec le VIH) sont : la prise en charge clinique et biologique, la prise en charge psychologique et la prise en charge socio-économique qui doivent se compléter.
Dans cette chronique, nous allons parler sur la situation actuelle de la prise en charge clinique et biologique des PVVIH.
Il s’agit d’une tendance de la rupture de stock des réactifs au niveau national « détermine et duo » permettant de faire le dépistage volontaire et le dépistage des femmes enceintes qui fréquentent le centre.
D’une façon générale, ce problème affecte la population burundaise et, en particulier, les prestataires qui se retrouvent dans l’incapacité de satisfaire aux demandes de tous les patients. Aux patients qui ne peuvent pas jouir de leur droit de se faire dépister ainsi qu’à la structure qui ne répond pas correctement aux objectifs visés à la suite du manque de réactifs. Bien que l’idéal serait de prendre en charge tous les PVVIH, l’APECOS reste reconnaissant des moyens mis à la disposition par le projet santé mère-enfant qui vient de sauver plusieurs cas, soit 140 mères enceintes PVVIH éligibles au projet et qui reçoivent les soins de santé complets (hospitalisation, bilans, médicaments) durant les 4 ans de projet.
Afin de lutter contre la rupture totale, des stratégies nationales visant à économiser les réactifs ont été prises. Par exemple, « adopter le système de suivre l’outil d’évaluation des risques d’infection au VIH chez les adultes et chez les enfants » n’a pas été un succès, car la demande reste toujours supérieure aux réactifs disponibles. Cela n’arrive pas à satisfaire les demandes des bénéficiaires.
Comme conséquences :
- Les prestataires perdent leur crédibilité auprès des demandeurs de service de dépistage volontaire et la qualité de la prise en charge diminue.
- Les patients perdent leur temps en allant d’un centre à un autre à la recherche de la disponibilité des réactifs sans succès. Inquiets de leur statut sérologique, ils rentrent chez eux frustrés et désespérés (cas des patients qui sollicitent les médicaments post exposition).
- La structure/le centre diminue la qualité de la prise en charge, et le taux de fréquentation au dépistage.
- La propagation du VIH/SIDA est favorisée dans la population du fait que plusieurs personnes ne savent pas leur statut sérologique.
- Les personnes non dépistées qui sont déjà atteintes par le VIH courent le danger de commencer les ARV avec un stade avancé.
La chronique a été écrite par AHISHAKIYE Edmond, psychologue, en collaboration avec Denise BANTEGEYEKO, coordonnatrice du projet
*Détails :
1er 90 : 90% des PVVIH, connaissent leur statut sérologique ;
2e 90 : 90% des personnes trouvées VIH + débutent le traitement ARV;
3e 90 : Les PVVIH sous ARV ont une charge virale indétectable.
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