
Aujourd’hui, je suis en route pour le Salar le désert de sel le plus grand au monde.
En 3 jours, j’ai déjà vu plus de merveilles que dans toute ma vie.
Hier, j’ai vécu au moins quatre premières fois.
La première fois où mes yeux ont vu un lac tout rose.
La première fois où j’ai vu des geysers.
La première fois où je me suis baignée dans des sources d’eau thermale.
La première fois où j’ai mis les pieds dans un désert et en même temps pénétré dans le monde de Salvador Dali.
Avant-hier, je suis montée à cheval.
Une première aussi.
Une première loin des salles de cinéma. Ici tout est plus réel que la fiction. Plus réel qu’un documentaire sur la Bolivie présenté à mon retour de voyage.
Le mois passé, j’ai vécu une peine d’amour.
J’ai eu aussi mal que si un char m’avait roulé dessus.
Le mois passé, j’ai aussi vécu l’amour.
À Tarija, la ville aux sourires, mon cœur est tombé amoureux. Sept clowns québécois, une vingtaine de clowns boliviens, une dizaine de lieux différents.
Des rires, des sourires, des confidences, des pleurs, des chansons douces, des chansons folles, des contacts, des humains.
Aujourd’hui, vous croyez que j’écris pour vous, pour vous faire vivre mes histoires et vous faire voyager aussi, mais j’ai envie d’être égoïste, de les garder pour moi.
Parce qu’il n’y a pas de mots assez puissants pour vous raconter. Du moins pas en français, peut-être quand je serai poète en espagnol, je pourrais trouver les mots qui vous transporteront de l’aéroport Montréal-Trudeau à la cacophonie de Santa Cruz.
Peut-être qu’en espagnol, je pourrais vous dire combien je me suis sentie seule et triste le premier mois ici. Combien j’ai trouvé que les clowns boliviens avaient les yeux en peine et combien tous ensemble on travaille fort pour faire grandir la lumière au fond de leur cœur.
Peut-être que dans cette langue que j’embrasse, je pourrais vous décrire la bienveillance qui me berce, depuis Moises, un clown bolivien avec le cœur aussi grand que son pays jusqu’aux habitants des montagnes qui nous ont indiqué notre chemin lorsqu’on s’est égaré.
Je pourrais vous décrire ma charmante collègue de stage et amie qui s’en est allée le cœur gros et qui avant de partir a exposé une dernière fois son plus beau sourire à la porte de notre appartement.
Peut-être qu’en espagnol, je vous parlerais de Simon, un véritable artiste bolivien qui me sort de ma solitude dans la ville où grouillent des milliers d’âmes.
Peut-être que je vous dirais que les voyages comme celui-ci ne sont pas toujours ce qu’ils paraissent. J’ai commencé à écrire ce texte entouré d’humains magnifiques, le nez collé à la fenêtre d’un jeep. Je le finis, de la sauce à spag sur le bord de la bouche, de la musique qui joue en boucle, seule dans mon appartement trop grand de Santa Cruz.
Parce que je voyage en variation depuis trois mois.
Et la vérité c’est que j’ai déjà utilisé beaucoup de mots en français, j’ai déjà beaucoup écrit, j’ai déjà beaucoup partagé de mes histoires. Ça ressemble plus à des poèmes tellement il y a de l’art dans ces rencontres. Je suis désolé de ne pas avoir plus de mots pour vous. Tout ce que j’ai, ce sont mes larmes de bonheur ou peut-être même de tristesse à laisser couler sur le papier, dommage que vous me lisiez de votre ordinateur.
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Je me permets d’ajouter encore quelques mots pour remercier une personne de cœur, ma partner de voyage et amie Marie-Ève Turcotte. Ton implication dans ce projet se ressent encore ici, jusqu’à chaque petit moment où les clowns doivent mettre leur nez rouge. Tu peux être fière de toi xxx
Éloïse Guillemette, stagiaire PSIJ 2019








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