«Sin bolsa por favor! »

70837755_389057478436263_8045492906787602432_n

J’habite à Tarija, en Bolivie, depuis le mois de mai. En 5 mois, j’ai eu la chance de rencontrer des personnes incroyables, de découvrir une nouvelle culture, d’apprendre à parler une troisième langue, et d’observer des paysages magnifiques. À travers toutes ces nouveautés, j’ai également fait face à une réalité environnementale tellement différente de celle du Québec, tant au niveau du climat qu’au niveau de la sensibilisation aux changements climatiques et j’en ressors avec une compréhension plus large de la problématique environnementale.

IMG_0288

Je suis arrivée ici en mai 2019. On est rendu en octobre, et je pense qu’il a plu 6 ou 7 fois maximum depuis le début de mon stage. Hier, l’eau du robinet, non potable, a été coupée dans toute la ville parce qu’il ne pleut pas assez. Ça fait différent du Québec, ou l’eau potable sort directement de nos robinets. Même pas besoin de la faire bouillir avant de la boire! La sécheresse hivernale ici est responsable d’une autre menace environnementale importante : les incendies. Cette année, les feux en Amazonie ont été très médiatisés en raison de leur ampleur. À Tarija, il s’agit d’un problème annuel. Il y a un mois environ, la montagne derrière mon appartement a brûlé. L’an dernier c’était la montagne d’à côté. C’est le travail acharné des pompiers et pompiers volontaires qui se mobilisent, malgré les ressources limitées dont ils disposent qui fait que ces incendies peuvent être éteints assez rapidement. Au centre d’éducation spécialisée où je remplis mon mandat de stage, lorsque les professeurs parlent de l’environnement aux enfants, ils ne parlent pas de recyclage et de compost comme au Québec. Ici ils leur enseignent à consommer l’eau intelligemment et à éviter de déclencher des incendies.

Ils leur enseignent également à éviter la contamination de la nature en mettant leurs déchets à la poubelle, et en évitant les sacs de plastique. Il y a même une loi visant la réduction de l’usage de sacs en plastique et la promotion de l’utilisation de sacs réutilisables qui a été approuvée par le conseil municipal de Tarija cette année. On voit plusieurs mamitas se promener avec de gros sacs écoresponsables pour transporter leur marchandise, sans compter les dizaines d’affiches « sin bolsa! » que l’on retrouve au Mercado Central! Le plus positif dans tout ça, c’est qu’il y a une cohérence entre ce que les enfants se font dire à l’école, et ce qu’ils peuvent observer dans la ville. Il y a trop de sacs en plastique, on doit changer nos habitudes et c’est ce qui se passe, les gens commencent à changer leurs habitudes!

Au Québec, on parle beaucoup de réduire sa consommation de viande et de produits laitiers pour diminuer son empreinte écologique, ce qui augmente la consommation de substituts de viande, comme le tofu. Ici, ça m’a pris 2 mois trouver un bloc de tofu! Au début je ne comprenais pas pourquoi les gens continuaient à manger de la viande rouge, alors que sa production est en grande partie responsable de la déforestation de l’Amazonie. C’est en poussant mes recherches que j’ai compris pourquoi. En fait, la production de soya, ingrédient essentiel au tofu, est également responsable de la déforestation de l’Amazonie. Les gens sont donc placés dans un dilemme environnemental complexe où consommer du tofu n’est pas nécessairement plus écologique que de manger un steak.

Enfin, ce que je retire de tout cela, c’est que notre relation à l’environnement dépend du climat dans lequel on vit, des ressources auxquelles on a accès, de l’éducation que l’on reçoit. Il n’y a pas une meilleure façon de voir les choses, seulement des différentes, en fonction du quotidien de chacun. Et ce qui fait chaud au cœur, c’est de voir les gens se mobiliser quand ils n’ont pas les ressources pour le faire, et de voir des gens conscientisés qui veulent du changement. Et ça, c’est beau, peu importe le pays où tu habites.

 

Maude Mcallister, Stagiaire PSIJ 2019 en Bolivie.

71038673_539119683526721_3069327579845492736_nIMG_0101

IMG_0549IMG_9854

Ces stages sont possibles grâce au financement d’Affaires mondiales Canada.  Pour consulter les offres de stage de L’AMIE, cliquez ici.

Publicité

Votre commentaire

Entrez vos coordonnées ci-dessous ou cliquez sur une icône pour vous connecter:

Logo WordPress.com

Vous commentez à l’aide de votre compte WordPress.com. Déconnexion /  Changer )

Photo Facebook

Vous commentez à l’aide de votre compte Facebook. Déconnexion /  Changer )

Connexion à %s