Avant d’arriver en Bolivie, je n’avais pas vraiment d’attentes. Je savais que je venais ici travailler comme intervenante sociale dans un centre d’aide aux devoirs et que j’allais vivre dans une ville nommée Tarija, réputée pour son vin. Bien que l’Amérique latine m’intéresse énormément, je ne connaissais pas grand-chose de ce pays qui partage ses frontières avec le Pérou, le Brésil, le Paraguay et l’Argentine. Après environ un mois et demi installée ici, je peux dire que la Bolivie est un pays très riche qui ne cesse de me surprendre.
Dès mon arrivée vers la fin janvier, le Carnaval s’est fait ressentir. Celui-ci avait lieu au cours du mois suivant. Cette période de l’année étant très importante pour les Boliviens, on pouvait voir dans les rues les différents groupes pratiquer les danses traditionnelles qu’ils allaient présenter lors de cette fête. À mon arrivée à Tarija, j’ai d’ailleurs eu la chance de me joindre à un groupe pour présenter les danses traditionnelles de cette ville lors de la fête des Comadres, qui célèbre l’amitié et les femmes. Ce fut une manière formidable de passer mon premier mois dans cette ville où je resterai pour 6 mois.
Les Tarijeños sont très accueillants et nous font vite sentir confortable. Ayant décidé de vivre avec une famille, j’ai eu la chance de connaître des gens chaleureux et extrêmement fiers de pouvoir partager leur culture, bien distincte au reste du pays. La célébration des nombreuses fêtes, autant que le partage quotidien du dîner et les dimanches passés au campo font que je me suis vite sentie comme à la maison. La famille et les amis sont très importants pour les Boliviens, et les Chapacos (surnom que se donnent les Tarijeños) ont la réputation d’être très sociables. En effet, que tu ailles faire les courses, attendre l’autobus ou lire dans un parc, il y a de grandes chances qu’on te fasse la conversation.
Au centre où je travaille, le Forjando Huellas, cette solidarité se ressent très fortement. À mon arrivée, ce qui m’a le plus frappé, c’est l’entraide dont font preuve les jeunes. Si un enfant a de la difficulté avec son devoir, son voisin sera toujours content de lui expliquer ou de l’aider, sans jamais se moquer ou sembler être en compétition. De la même manière, si un enfant se blesse en jouant, tous s’arrêteront pour aller l’aider, jusqu’à ce qu’il soit remis sur pied. Les enfants du centre ayant de 6 à 12 ans, tous s’entraident et jouent ensemble, sans tenir compte de l’âge ou du niveau scolaire de chacun.
***À seulement une semaine d’avoir écrit la partie du texte ci-haut, me voilà rentrée au Canada ; ce qui était tout à fait inattendu. Le coronavirus n’épargnant aucune partie du monde, les autres stagiaires et moi avons dû être rapatriés chez nous.
Je vis des émotions partagées, mais je suis surtout sous le choc ; tout ça s’est passé tellement vite. Je n’ai même pas eu le temps de dire au revoir aux enfants du centre. Pour le moment, tout ce que je peux faire est attendre et espérer que tout rentre dans l’ordre rapidement. Dans un avenir proche, peut-être que j’aurai la chance de retrouver la belle Tarija et de revoir les jeunes du centre. Dans tous les cas, je suis extrêmement reconnaissante de l’expérience que j’ai eu la chance de vivre.
Ariane Brière- Stagiaire PSIJ 2020 en Bolivie à titre d’agente en intervention sociale.
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