Les mères adolescentes ravies d’avoir rejoint le projet Byuka Bakobwa*!

par Clement Ndayisenga, collaborateur au projet

Depuis le début du mois de septembre 2021, soixante mères adolescentes vulnérables et anciennes filles de la rue, qui luttaient contre les violences basées sur le genre (VBG), ont repris espoir après avoir entrepris une formation professionnelle dans le cadre du projet baptisé « Byuka Bakobwa ! » qui signifie « Les filles, réveillez-vous et debout! ». Ce projet est la mise à l’essai d’une solution novatrice conçue par le Centre Marembo et L’AMIE, et financé par le Fonds pour l’innovation et la transformation (FIT-Fund for Innovation and Transformation). Elle vise à renforcer la confiance en soi des jeunes survivantes de VBG, ainsi que leur capacité financière, notamment grâce à une formation en transport par moto ou en carrelage, puis au démarrage de coopératives.

De plus, chaque mois, les participantes bénéficient d’un soutien financier pour les aider à couvrir le logement et d’autres besoins de base. D’ailleurs, elles vont également bientôt recevoir des francs pour acheter du lait pour leurs enfants.

C’est le second mois de cours théoriques pour les élèves en transport par moto. Le permis de conduire leur sera délivré lorsqu’elles seront prêtes.

Divine**, 23 ans, est l’une des bénéficiaires qui apprennent la conduite professionnelle de moto. Cette mère d’une fille de 3 ans est tombée enceinte alors qu’elle étudiait en quatrième secondaire, et a donc fini par décrocher. Elle nous a dit qu’elle avait maintenant de grands rêves et qu’elle s’efforçait d’obtenir un permis de conduire A&B car elle réussissait bien pendant les cours théoriques.

« Je vois maintenant une bonne progression. Avant, je vivais dans la solitude après avoir abandonné l’école, et j’avais une vie difficile en tant que jeune mère. J’aimais la politique et mon rêve était de devenir une personne très importante, si j’avais la chance de terminer mes études. Mais maintenant, j’ai retrouvé l’espoir et tout ce que je souhaite, c’est apprendre et recevoir le permis de conduire », a-t-elle confié.

Les apprenantes à l’œuvre lors d’un atelier pratique de carrelage.

Raissa**, 21 ans, est une autre bénéficiaire du district de Gasabo. Elle a une fille de six ans et elle apprend le métier de carreleuse avec le plein soutien du projet Byuka Bakobwa.

« Je suis tombée enceinte quand j’étais en quatrième primaire. Je n’avais nulle part où trouver du soutien, mais aujourd’hui, j’ai l’espoir que mon avenir et celui de mon enfant seront plus brillants, grâce au Centre Marembo et à son projet Byuka Bakobwa, ainsi qu’aux bailleurs de fonds », a noté la jeune femme.

Kalissa**, 22 ans, apprend également le carrelage au Centre. Elle dit que la construction est une grande compétence professionnelle qui peut l’aider à changer les conditions de vie.

« Après avoir rejoint ce projet, je rêve de construire ma propre maison, où je m’occuperai de mes enfants sans ressentir de détresse émotionnelle de la part des propriétaires », explique Kalissa.

Claudine**, l’une des membres de deux comités de filles formés par des mères adolescentes et autres survivantes de VBG, souligne que ce projet leur est très utile sous divers angles.

« En fait, ce projet nous est très utile, car la plupart d’entre nous ont perdu confiance en elles, ont été rejetées par leur famille et ainsi de suite. Mais aujourd’hui, nous sommes heureuses d’avoir rejoint ce grand projet qui nous aidera à changer notre histoire en construisant un avenir radieux », a-t-elle affirmé.

Elle a ajouté que chaque fille portait une histoire différente et un fardeau différent, elles ont des espoirs et des peurs différents, mais toutes ont quelque chose en commun : la douleur d’avoir été maltraitées et la détermination de s’éloigner de leurs difficultés.

Elles partagent également le désir de changer le cours de leur vie, et le font en suivant une formation professionnelle dans un domaine traditionnellement masculin, plus rémunérateur que les métiers dits féminins.

Les résultats de la mise à l’essai seront d’améliorer les compétences professionnelles des filles et d’accroître leur confiance en elles et leur pouvoir personnel, ce qui, en fin de compte, contribuera à leur rétablissement global.

Merci de votre intérêt pour Byuka Bakobwa! Nous vous revenons dans un mois avec d’autres nouvelles.

*En kinyarwanda. La traduction est « Les filles, réveillez-vous et debout!

**Les prénoms sont fictifs.

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