Le chemin de l’extrême vulnérabilité à l’émancipation

Ce mois-ci, nous vous présentons une des composantes novatrices de la solution Byuka bakobwa!* : l’environnement sécuritaire et émancipateur dans lequel les participantes évoluent le temps de la mise à l’essai.

Au moment d’intégrer le projet, les 60 jeunes femmes prenant part à Byuka bakobwa! faisaient face à de nombreux obstacles qui nuisaient à leur épanouissement personnel et professionnel. Outre le fait d’être une fille, d’autres facteurs d’identité entraient en jeu, comme leur jeune âge, leur statut social de mère adolescente, leur provenance de milieu défavorisé, le fait d’avoir subi de la violence -particulièrement une ou des violences basées sur le genre, leur faible niveau de scolarisation et celui de leur entourage.
Dans le même ordre d’idées, le double fardeau des tâches liées à la maternité et aux études ou au travail augmentent les risques d’épuisement et, par conséquent, le choix difficile d’avoir à choisir entre avoir une famille ou avoir une carrière.

Ces facteurs forment de multiples obstacles diversifiés qui demandent des efforts ciblés et soutenus pour être abattus.

Une approche non genrée pour apprendre un métier rémunérateur aux filles.

La solution veille à ce qu’elles puissent poursuivre leur émancipation à l’abri de ces obstacles.
Deux approches ont été utilisées pour la mise en place d’un environnement sécuritaire et émancipateur : rendre exempt de stigmatisation et de risque de violence l’environnement des bénéficiaires; et faire en sorte qu’il soit propice à leur émancipation.

Les cohortes sont exclusivement composées de jeunes filles pour instaurer un climat propice au développement des pouvoirs personnels, y compris celui d’apprendre et de s’exprimer librement. De plus, ce sont généralement des femmes qui enseignent les métiers traditionnellement masculins aux participantes, en employant une approche adaptée. Des femmes mentores visitent les participantes chaque semaine. De cette façon, la multiplication des modèles féminins permet non seulement d’inspirer les jeunes femmes et de renforcer la persévérance, mais aussi de normaliser la pratique de ces métiers aux yeux des participantes et de leur entourage.

L’importance d’avoir des modèles : des femmes formatrices et mentores enseignent aux filles et les inspirent.

Une intervenante psychosociale offre également son soutien par des séances de groupe et individuelles.
Sur le plan matériel, chaque participante reçoit une allocation mensuelle ainsi que des denrées et produits hygiéniques et une aide pour le soin des enfants, selon leurs besoins. Cela leur permet d’évacuer le souci financier et par le fait même de se concentrer sur leur apprentissage.

Chaque mois, les participantes reçoivent une allocation mensuelle d’Inès, la comptable du projet.
Un sac de nourriture et d’articles pour le soin des enfants est offert aux élèves en
fonction de leurs besoins.

Étant donné que les hommes sont autant considérés comme partie prenante que comme sujets cibles de la mobilisation pour l’élimination des inégalités de genre, le projet permet l’élaboration de programmes ciblés visant à les sensibiliser et à les impliquer (autorités locales, entreprises de domaines pertinents, confrères masculins, etc.). Il ne s’agit donc pas seulement de soutenir et d’aider les femmes à s’émanciper, mais d’œuvrer pour une conscientisation des hommes et de souligner le caractère essentiel de leur participation à la modification des rapports sociaux entre les sexes.

Finalement, la constitution de deux coopératives, une par métier (métier de carrelage et métier de conductrice de taxi moto), permettra aux participantes d’intégrer le marché du travail en recevant le soutien de leurs pairs jusqu’à la fin de la mise à l’essai.

La suite de Byuka bakobwa! vous sera présentée le mois prochain. Merci de nous suivre!

*Le titre du projet se traduit en français par « les filles, debout et réveillez-vous! ». Byuka bakobwa! est une solution innovatrice qui est testée par le @Centre Marembo, partenaire de L’AMIE au Rwanda, et est financée par le @Fonds pour l’innovation et la transformation. Elle offre un programme de formation professionnelle non traditionnel à 60 jeunes filles survivantes de VBG sélectionnées, à Kigali, au Rwanda, dans un cadre sécuritaire et épanouissant, un accompagnement psychosocial et de femmes mentores professionnelles et la sensibilisation du milieu autour de la question des VBG et de l’égalité entre les genres. Le résultat visé est d’améliorer les compétences professionnelles et personnelles des filles, et d’améliorer leur confiance en elles et leurs pouvoirs personnels, ce qui, au bout du compte, contribuera à leur rétablissement global.


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