par Katarina Sawchuk
Toute ma vie, j’ai été consciente de mes racines autochtones, mais je n’ai jamais vraiment eu l’occasion de les explorer. Ce n’est qu’à la fin de mon adolescence que j’ai enfin trouvé un moyen d’entrer en contact avec cette partie de moi, en me connectant à Manitoba Metis Federation-une organisation autochtone basée à Winnipeg et en participant à leurs activités. C’était très excitant pour moi, car j’étais enfin capable de m’identifier à une partie de moi que j’avais l’impression de ne pas avoir connue pendant la majorité de ma vie. J’ai commencé à m’impliquer davantage et à me renseigner sur les enjeux et les aspects culturels. Je suis une femme blanche, avec des aspects autochtones très peu visibles, donc parfois j’avais du mal à me connecter avec cette partie de moi. J’ai réalisé que ce n’était pas un problème aussi important comme je le pensais, car j’ai découvert que de nombreux Métis me ressemblent, avec la peau claire et les yeux bleus.
Au Manitoba, tout le monde sait qui est Louis Riel (Louis Riel, chef métis, fondateur du Manitoba). Tout le monde est, au moins, conscient des problèmes auxquels les autochtones sont confrontés au quotidien. De la maternelle à ma dernière année d’école secondaire, il y avait toujours des aspects du programme d’études qui touchaient aux réalités autochtones. À ma connaissance, c’était une chose normale pour tous les Canadien.ne.s. J’avais l’impression que toutes/tous les Canadien.ne.s avaient au moins une compréhension de base de la culture autochtone et des problèmes qu’elle soulève. Ce n’est que lorsque j’ai déménagé au Nouveau-Brunswick pour poursuivre mes études que je me suis rendu compte que j’avais tort. Toutes/tous les Canadien.ne.s ne sont pas au courant de cette réalité.
Une fois que j’ai déménagé à l’autre bout du pays, j’ai réalisé qu’il y avait des gens qui n’étaient même pas familiers avec le terme Traité. Alors que je portais mes mocassins, on m’a demandé à de nombreuses reprises ce qu’ils étaient. C’était une grande surprise et un énorme choc culturel pour moi. C’est à ce moment-là que j’ai compris qu’il était important pour moi de sensibiliser les gens par tous les moyens possibles. J’ai commencé à chercher des moyens de le faire et, en cours de route, j’ai découvert le programme SIJA (Stages internationaux pour les jeunes autochtones). J’ai trouvé incroyable qu’en tant que jeunes autochtones et fièr.e.s de l’être, nous puissions être en contact avec notre culture et vivre des expériences que nous n’aurions généralement pas l’occasion de faire, à travers un stage. Le fait que nous ayons la chance d’explorer cette facette de nous-mêmes et d’entrer en contact avec d’autres peuples autochtones est une expérience incroyablement précieuse.
Je crois vraiment que l’une des choses les plus gratifiantes dans la vie est de pouvoir se connecter à une culture et de renforcer cet aspect de son identité. Il y a tant d’aspects de ma personnalité que je ne comprenais pas avant de me connecter à mes racines autochtones. Des choses, comme mon lien avec l’eau et ma spiritualité, ont enfin pris un sens. Je suis tellement reconnaissante d’avoir enfin pu en arriver là, même si cela m’a pris du temps.