Nous sommes déjà au Rwanda depuis 1 mois et demi. Notre expérience avance si vite. Nous avons créé des liens d’une force insoupçonnée. C’est impressionnant de voir toute l’ouverture à la rencontre qui a teinté nos relations aux membres de nos familles. Tous ces moments à partager un thé et à discuter de leur pays… Tous ces regards complices qui démontrent qu’ils nous ont accueillis comme l’un des leurs dans leur quotidien… Nous n’avions pas imaginé comme l’expérience avec les familles qui nous accueillent le temps d’un été serait une partie si importante de notre expérience rwandaise. Aujourd’hui, en traversant la ville à pied (nous marchons plusieurs kilomètres par jour dans Butare), j’observe avec attention les scènes qui ont composé cet été : une femme qui marche en transportant son bébé sur le dos et une immense charge sur la tête, un vélo-taxi effectuant la livraison de plusieurs caisses attachées par une simple corde, les enfants qui nous saluent sur la route en riant et en nous partageant quelques phrases en anglais, la poussière rouge sur tous les pieds, les couleurs vivantes des tissus omniprésents, plusieurs lieux de cette ville du sud du pays qui nous sont devenus familiers au fil du temps. Le plus grand coup de cœur demeure toutefois le lieu et les paysages qui entourent l’organisme où nous travaillons. L’OPDE-Rwanda est niché dans une vallée verdoyante. Les enfants de la rue continuent doucement à y grandir et à y redevenir simplement des enfants dans un environnement apaisant. C’est sur le versant de cette colline que nous aurons découvert une équipe d’intervenants passionnés, motivés, curieux, dévoués. Malgré les quelques difficultés rencontrées pendant l’été, la grande motivation des intervenants aura été l’une de nos plus importantes sources d’inspiration. Le tout sous le regard visionnaire du directeur de l’OPDE, Polycarpe, qui connait comme nul autre la réalité des enfants de la rue, de ses enfants. Bref, nous voyons le retour au Québec apparaitre doucement à l’horizon. Comment réussirons-nous à composer avec cette transition? Comment parviendrons-nous à dire au revoir? Serons-nous capables de communiquer à quel point nous sommes reconnaissants de tout ce partage, de cette ouverture, de ces rencontres? Pour les quelques semaines demeurant devant nous, notre principal objectif demeure de bien finaliser notre projet d’appui psychosocial. Merci à tous les enfants pour tout ce que vous nous aurez appris! Murakoze cyane! Turi kumwe (On est ensemble)!
Dominique, Laurie, Frédérique, Geneviève, Keven, Elsa, Marie-Ange et Marie-Michèle