
Voilà déjà trois semaines que nous sommes arrivé.e.s à Sucre, en Bolivie, plus précisément au Barrio Canadá, ce quartier portant un nom qui nous est familier et qui sera notre refuge pour les quatre prochains mois. Dans cette aventure, j’ai le plaisir d’accompagner et appuyer un groupe SIJA (Stages Internationaux pour les Jeunes Autochtones) effectuant un projet qui procurera à chacun des 5 participants une expérience interculturelle d’une valeur inestimable.
Notre organisme d’accueil, la Fundación Wiñay Intercultural, reçoit depuis 1995 des enfants de tous âges pour faire des activités ludiques et éducatives tous les après-midis de la semaine. Le nom de l’organisme est significatif ; Wiñay, veut dire grandir en Quechua. Cela témoigne de la philosophie de l’organisme, qui offre un espace pour que les enfants évoluent en étant encadrés et soutenus par des éducateurs de tous les styles, mais permet aussi que les jeunes établissent un contact avec de nombreux volontaires comme nous, venus des quatre coins de la planète.
La revalorisation des cultures autochtones est notre mandat, ce qui est certainement pertinent et d’autant plus essentiel pour les jeunes Bolivien.ne.s, en pleine quête de leur identité. Les ateliers que nous avons animés jusqu’à maintenant nous ont confirmé que les réalités des peuples autochtones d’ici et d’ailleurs ont leurs similitudes et enjeux. Ces échanges ont fait ressurgir leur lot d’émotions.
Le groupe que j’ai la chance d’accompagner, exclusivement composé d’Innus, s’acclimate à une vitesse phénoménale. Même si la barrière de la langue est présente, les stagiaires ont une volonté impressionnante d’entrer en relation avec les gens. Maikeniss dit se sentir comme à la maison dans sa famille d’accueil, comme lorsqu’elle quitte Maliotenam pour s’aventurer en forêt. Yan est curieux de découvrir chaque petit recoin de son nouvel environnement.
Guy-Paul pratique des sports avec son frère d’accueil. Laura passe des journées de fin de semaine à la feria d’artisanat avec sa mère d’adoption (qui est à peine plus âgée qu’elle). Elie-John a été bien entouré de sa famille lorsqu’il a été malade en début de stage. Aussi, il s’est bien vite rendu compte que la population est très petite et un homme de 1 mètre 95 n’est pas fréquent ici ; il a dû apprendre à ne pas se cogner la tête dans le micro (autobus local).
Pour ma part, je passe beaucoup de temps à cuisiner et à discuter avec ma mère d’accueil, qui en a long à m’apprendre sur la culture bolivienne. Je m’occupe aussi des trois petites sœurs que j’ai toujours rêvé d’avoir et que j’ai finalement rencontrées. La plus jeune, Maria Liz, 7ans, qui me suit partout, m’apprend à courir pour échapper aux chiens méchants comme si c’était sa profession.
Elise Archambault, accompagnatrice du groupe SIJA 2018 au Wiñay à Sucre, Bolivie